The company was gay, we'd turn night into day.

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    Tu le connais ce moment de semi solitude où tu as le con devant toi, qui te parle, et pour seul « va te faire foutre tu m’emmerde », ne sort qu’un « Oui oui, tout à fait ». Oh oui tu le connais. Inventaire non exhaustif de tout les cons, et de toutes les petites phrases que l’on s’interdit de prononcer et même certaines fois de penser.


                               LA VENDEUSE (en boutique de luxe)                                

    Elle est énervante, la grande tige perchée sur ses échasses, habillée de la marque qu’elle vend, les yeux boursouflés de khôl, les cils si grands qu’ils vous piquent le front. Quelle horreur cette jeune fille condescendante mais qui se veut proche du peuple. Quand elle voit entrer une vieille dame toute de fourrure vêtue, elle accourt, elle sautille telle un faon en Louboutin sur un lac gelé, avec un sourire jusqu’aux cicatrices du lifting:
    – Oh Madame De Duchmol De La Cour!, Nous avons reçu une nouvelle pièce d’une exception rare alors j’vous l’ai gardée parce que je me suis dit qu’elle vous plairait!

    Dans ce genre de boutique,on ne parle pas de prix, c’est à peine si on l’annonce à la caisse, ce n’est pas que c’est tabou, c’est que personne n’en a rien à foutre

    Mais moi, quand je rentre de ce genre de boutiques aux vitrines relativement conceptuelles, personne n’accourt, personne ne me conseille, c’est à peine si on ne me propose pas d’aller chercher quelque chose à ma portée sur le présentoir où on trouve les porte monnaies et les bijoux à accrocher aux téléphones mobiles. Mais, imaginons que je trouve un vêtement à ma portée, fière de moi, me sentant grande comme la tour Eiffel au pays des Lillipuths, la vendeuse s’approche et prend le monde entier pour un idiot avec sa question de base: Vous trouvez votre taille? 

Tu insinues que je ne sais pas lire ou que je suis trop grosse pour ta boutique?

    C‘est la question la plus basique du monde, le « Bonjour » de l’univers de la vente.
« Oh Françoise! Vous trouvez votre taille comment ça va? Et ton mari? »
    Soit, on prend un grand sourire aussi faux que les cheveux de Madonna et on répond aimablement parce que pour une fois que l’on a l’occasion de rentrer dans ce genre de boutique et qui plus est de pouvoir y acheter quelque chose, et bien on essaye de bien se faire voir par le personnel.
  •  J’aimerai cette robe en taille 0 ou 1 s’il vous plait(sourire de faux cul du client très gentil et mal à l’aise)
* La vendeuse me regarde de bas en haut d’un oeil terriblement professionnel et pute*
  • Vous serez plus à l’aise dans une taille 2 je pense.
MAIS TA GUEULE CONNASSE! JE CONNAIS MIEUX QUE TOI LA CIRCONFÉRENCE DE MES CUISSES MERDE!
    Dans le monde réel, il n’y aura qu’un léger « Je vais quand même essayer » qui ne sort de notre orifice buccal. Et oui, ça sent le vécu. Honnêtement, une réflexion comme ça, c’est pire que la fin du monde. Parce qu’en plus, elle m’allait en petite taille cette robe. 
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                               LA VENDEUSE (en boutique du petit peuple)                                

 
 Elle est pire, parce qu’elle est un peu de ce que tu es, de ce que tu aurais pu être, ou encore de ce que tu seras un jour. Nous en connaissons tous uneDéjà, quand tu entres dans le magasin, elle ne t’accueille pas, enfin si, quand tu passes à coté d’elle alors qu’elle plie des pulls ou qu’elle enlève des serviettes hygiéniques du plafond d’une cabine d’essayage. Elle a souvent l’air désagréable, elle mâche un chewing gum, est maquillée comme toi (à l’à peu prêt parce que tu comprends Josiane, y avait d’la buée sur le miroir quoi). La seule chose que tu arrives à lui envier, c’est qu’elle a des prix dans la boutique ou tu as l’habitude d’aller. (Oui parce que si un jour je deviens vendeuse chez Chanel, et bien le porte clé reviendra quand même à l’équivalent de mon salaire). 
    Cette dernière n’est pas hautaine, oh que non, elle ne se sent pas supérieure à toi, elle en a juste marre de bosser dans ce magasin de merde et te fais un immense sourire couplé avec des yeux de cocker juste pour t’envoyer un SOS sans se faire repérer par son directeur.
    La vendeuse en magasin du peuple aime se faire plaindre, elle dispose d’un argument qu’elle estime imparable, un peu comme l’attaque Vol de Roucoups:
Non mais tu peux pas comprendre, j’ai travaillé pendant les soldes!
    Imparable en effet, que répondre à cela mis à part un vulgaire« Ouais bah moi j’étais au rayon charcuterie quand il y avait la promo sur les saucissons au poivre, et bah j’peux t’dire qu’j’ai pas rigolé! »
Elle est également d’une inutilité folle lors des essayages, entre celle qui te précise bien que ce n’est pas plus de six articles à la fois alors que tu n’en as que deux, celle qui ne te dit rien et te donne juste un carton avec le nombre de vêtements que tu pourrais voler et celle qui n’a qu’une seule phrase préfabriquée dans le corps comme une poupée de sous marque coréenne: Alors ça a été?
    Elle a également tendance à ne pas t’aider sans tes choix:

  • Oh non ça ne vous fait pas de grosses fesses, ça met vos formes en valeur c’est tout.

    Ouais, donc ça me fait de grosses fesses.